
Larmes de tristesse
Voici différents textes qui présentent des larmes de tristesse :
- L'Enfant, de Victor Hugo
« Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !
Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus
Comme le ciel et comme l'onde,
Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif éclair de la joie et des jeux,
Pour relever ta tète blonde »
L'Enfant de Victor Hugo, paru en juillet 1828 dans Les Orientales évoque l'abandon d'un enfant. Après la destruction de son habitat par causé par la guerre, l'enfant est seul et abandonné. Il est rempli de tristesse comme nous le montre le champ lexical du chagrin : "pleurs, larmes".
-Le Rapport de Brodeck, de Philipe Claudel
"Ceux qui nous gardaient et nous battaient répétaient toujours que nous n'étions que des fientes, moins que des merdes de rat. Nous n'avions pas le droit de les regarder en face. Il fallait maintenir toujours notre tête vers le sol et recevoir les coups sans mot dire. Chaque soir, ils versaient la soupe dans les gamelles de leurs chiens de garde, des dogues au pelage miel, aux gueules retroussées dont les yeux bavaient des larmes un peu rouges. Nous devions nous tenir à quatre pattes,comme les chiens, et prendre la nourriture en nous servant seulement de nos bouches, comme les chiens. La plupart de ceux qui etaient enfermés avec moi ont refusé de le faire. Ils sont morts. Moi, je mangeais comme les chiens,à quatre pattes et avec ma bouche. Et je suis vivant."
Le Rapport de Brodeck est un roman de Philipe Claudel paru en 2007. Dans ce livre, Brodeck, personnage principal, doit écrire un Rapport sur l'histoire de son village. A travers son récit, on accède à son passé, ses pensées, ses doutes : à son histoire. Ici, dans cet extrait, Brodeck nous parle de son passé en tant que soldat lors de la guerre. Traité comme un chien, il connait la peur, la violence, la faim et la misère. "Les larmes un peu rouges" sont celles des chiens des soldats et par conséquent aussi les soldats (car ils sont traités comme des chiens). Ces larmes mélées à du sang reflètent la tristesse des soldats, vivant dans d'horribles conditions.